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A l'heure où les relations internationales subissent de profonds changements, l'historiographie de la traduction réveille un nouvel intérêt. Or, les méthodes qu'elle utilise sont-elles à la hauteur des circonstances? Nous voudrions, dans cet article, formuler une hypothèse sur l'effet historique des traductions, non pas pour la justifier empiriquement mais afin de voir comment certaines approches contemporaines pourraient la vérifier. Nous constatons que, du point de vue de notre hypothèse, ces approches comportent sept inconvénients méthodologiques: a) l'accu-mulation archéologique de données qui ne répondent à aucune problématique explicite, b) la dépendance générale du matériau anecdotique, c) la périodisation indiscriminée, d) les traductions vues comme expressions plutôt que comme facteurs de changements historiques, e) le privilège axiomatique accordé aux cultures cibles, f) des hypothèses infalsifiables, g) peu d'espace systémique pour l'interculturalité du traducteur.