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Depuis quelques années on constate que dans les milieux académiques la traduction littéraire fait moins l'objet d'une évaluation esthétique que d'une description de ses propriétés linguistiques et de l'effet qu'elle produit dans la culture cible. Au niveau théorique, il y a une tension entre d'une part les approches philologique et historique qui considèrent une traduction comme un produit fini et autonome, et d'autre part les méthodes linguistiques et analytiques qui examinent la nature du transfert de texte et les conditions précises dans lesquelles ce dernier a lieu. Dans son article, l'auteur tente de démontrer l'importance que revêt, pour évaluer une traduction, une analyse con trasti ve des textes. Pour ce faire, il examine certains aspects essentiels de la constitution de texte dans quatre traductions anglaises du célèbre récit de Georg Biichner Lenz (1836). L'analyse des glissements effectués par les traducteurs lors du traitement du texte d'origine révèle des stratégies de traduction cohérentes bien que non explicites qui influencent, lors du transfert dans la langue d'arrivée, l'élaboration de la signification littéraire.