
Full text loading...
Dans de nombreux pays, la formation des interprètes communautaires est relativement récente - lorsqu’elle existe. La forme des programmes va des cours de perfectionnement linguistique (l’accent étant alors mis sur des exercices d’interprétation de liaison), en passant par les cours de spécialisation proposés au personnel bilingue des établissements demandeurs, ou par des modules informels de formation continue, jusqu’aux cursus offerts dans l’enseignement supérieur et à l’université. L’article décrit l’un de ces programmes, inhabituel par bien des aspects : il offre à des étudiants de BA (licence), inscrits dans divers départements universitaires, une formation de base en interprétation communautaire (60 heures de cours), complétée obligatoirement par un service bénévole dans la cité, dans le cadre d’établissements variés. Sans contester l’importance de la professionnalisation, ce programme a un objectif différent : inciter les institutions universitaires à jouer un rôle d’agent de changement social et donner aux étudiants le sens et la valeur du service communautaire. Cet article rend compte de l’expérience personnelle de l’auteur qui a dirigé un premier cours d’interprétation communautaire, destiné à conforter le militantisme social et une prise de conscience politique tout en respectant des normes acceptables de qualité et en affrontant les problèmes singulièrement complexes associés à ce type d’activité. Les observations de l’auteur sont accompagnées d’extraits des rapports soumis par les étudiants à l’issue de leur travail d’interprète communautaires en milieu médical ou dans les services publics et en milieu médical ou dans les services publics et les jardins d’enfants pour handicapés : ils communiquent leurs impressions concernant le service communautaire.