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Résumé
Deux points de vue s’opposent concernant les débuts de la grammaire arabe: la grammaire arabe serait apparue comme une discipline autonome ou aurait été en partie influencée par des modèles grecs (peut-être par le biais de traductions syriaques). En lien avec ce débat, il semble particulièrement instructif d’étudier la catégorie de ʿaṭf bayān. Selon Rafael Talmon, il s’agit d’une ‘invention’ de Sībawayhi (m.180/796?) basée sur la distinction entre ṣifa (‘adjectif’) et un modificateur qui n’est pas un adjectif mais assure une fonction adjectivale (ʿaṭf bayān). L’article tente de montrer qu’un contraste similaire peut être trouvé dans des sources grecques (et latines) antérieures sous la forme d’une distinction entre epitheton et epexegesis. En prenant en compte la connaissance hellénistique chez les Arabes avant et à l’époque de Sībawayhi, il est alors possible de soutenir que l’auteur du Kitāb, faute de terminologie appropriée, a emprunté, directement ou non, la distinction aux sources grecques. Cependant, s’il ne s’agit évidemment pas d’une pure coïncidence, l’emprunt qui a donné naissance à la catégorie de ʿaṭf al-bayān ne doit pas être interprété comme une simple influence. Il serait peut-être préférable de le concevoir en termes de réminiscence: la mémoire, par voie diffuse, des connaissances grecques dans la nouvelle érudition grammaticale arabe.
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References