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Résumé
Dans le domaine sémitique occidental, l’hébreu, le syriaque et l’arabe, la plus jeune des langues de ce groupe, partagent des termes qui se présentent comme morphophonologiquement semblables et homonymes: respectivement ʿillah, ʿelltā et ʿilla. Ce dernier, issu du précédent, possède deux significations en arabe, “maladie” d’une part et “cause” d’autre part. Ce serait également le cas du terme grec aitía qui serait l’équivalent de ces termes sémitiques. Il est toutefois difficile de relier ces deux significations l’une à l’autre, et l’explication classique pour l’arabe est de poser que la seconde dériverait de la première. Cette étude s’attache à montrer que, contrairement à ce que certains avancent, non seulement le terme grec, mais également ses équivalents syriaque et hébreu ne possèdent que le sens de “cause”. Elle propose par ailleurs de voir dans les termes syriaque et hébreu non pas les descendants d’un proto-sémitique commun (rien de comparable n’étant à signaler en akkadien), mais le fruit vraisemblable d’un emprunt fait au bas latin: là, le verbe īnfĕrō, “causer”, y a pour dérivés nominaux des termes en illāt-. En conséquence, ce n’est pas tant le sens de “cause” qu’il s’agirait d’expliquer en arabe, mais bien plutôt celui de “maladie”, et, contrairement à ce qui a été avancé, c’est certainement le sens de “cause” qui est premier et fondamental et non celui de “maladie”, expliquant alors certainement son emploi en grammaire arabe.
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References