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Some Notes on Trubetzkoy's Abandonment of Disjunctive Oppositions
- Source: Historiographia Linguistica, Volume 5, Issue 3, Jan 1978, p. 275 - 288
Abstract
SUMMARYIn the earliest days of the Classical Prague School, Jakobson and Trubetzkoy held essentially the same views on phonological oppositions which they divided into 'correlations' and 'disjunctions'. The former are binary oppositions which are shared by more than one pair of phonemes, while the latter include all other kinds of oppositions obtaining in a given language. Although Jakobson abandoned the dichotomy in his published works after 1931, Trubetzkoy retained it until his article of 1936, when he explicitly rejected the disjunction as too simplistic to account accurately for the more complex oppositions in the languages which he had studied. The gradual process whereby Trubetzkoy discarded the disjunction in favor of the more precise kinds of oppositions expounded in Grundzüge has remained unclear to historians of linguistics. The recent publication of Trubetzkoy's letters, although somewhat disappointing on this matter, makes possible a more accurate reconstruction of Trubetzkoy's theory of phonological oppositions.Examination of the relevant letters suggests that Trubetzkoy had begun considering the problems associated with the disjunction no earlier than May, 1933, and no later than the end of the summer of the same year. The letters also suggest that by Nov. 1935, in an outline for his 1936 article, Trubetzkoy had finally rejected the disjunction and had arrived at a new classification of phonological oppositions, which is basically retained with a few terminological changes in Grundzüge (1939). Unfortunately, the letters offer no evidence on the reasons for Trubetzkoy's abandonment of the disjunction beyond the explanations in his published works (1936; 1939) which are reviewed in this article. Finally, the letters reveal that the final split between Jakobson, with his theory of strictly binary oppositions, and Trubetzkoy, with his theory of both binary and non-binary oppositions, occurred soon after Trubetzkoy (1936) and not after Jakobson (1938)as Vachek (1968) has suggested.As recent publications in phonological theory have shown, the question as to the difference between Jakob son's and Trubetzkoy's theories is by no means of purely historical interest. While Jakob son's binarism and the distinctive feature approach have greatly influenced the Chomsky-Halle School and generative phonology, there has recently been a renewal of interest in certain aspects of 'Trubetzkoyan' phonology. The most important proponent of this new trend is P. Ladefoged who, like Trubetzkoy, bases his arguments on empirical grounds and allows multivalued as well as binary features. A few references to Ladefoged's extensive publications reveal interesting parallels with Trubetzkoy's views and show that the issue of strictly binary vs. multivalued oppositions is not yet resolved in modern phonological theory.RÉSUMÉA l'époque où l'Ecole de Prague en était à ses débuts, Jakobson et Troubetzkoy avaient, pour l'essentiel, les mêmes conceptions en ce qui concerne les oppositions phonologiques, subdivisées par eux en "corrélations" et "disjonctions". Les premières sont des oppositions binaires, communes à plus d'une paire de phonèmes; les secondes comprennent tous les autres types d'opposition existant dans une langue donnée. Abandonnée par Jakobson dans ses travaux postérieurs à 1931, la dichotomie se maintiendra chez Troubetzkoy jusqu'à son article de 1936, où il rejette explicitement la disjonction, trop simpliste pour expliquer avec précision les oppositions plus complexes rencontrées dans les langues qu'il avait étudiées. L'abandon progressif de la disjonction par Troubetzkoy en faveur des types d'opposition plus précis exposés dans les Grundzüge (1939) est un point que n'ont pas bien saisi les historiens de la linguistique. La publication récente des lettres de Troubetzkoy, bien qu'un peu décevante sur ce sujet, permet de reconstituer plus exactement la théorie troubetzkoyenne des oppositions phonologiques.L'examen des lettres qui en parlent suggère que Troubetzkoy a commencé à s'interroger sur les problèmes liés à la disjonction au plus tôt en mai 1933 et au plus tard à la fin de l'été de la même année. Les lettres suggèrent aussi que vers novembre 1935, dans une ébauche de son article de 1936, Troubetzkoy avait définitivement abandonné la disjonction pour aboutir à une nouvelle classification des oppositions phonologiques, que l'on retrouve pour l'essentiel dans les Grundzüge, avec quelques changements terminologiques. Malheureusement, sur les raisons qui ont amené Troubetzkoy à abandonner la disjonction, les lettres ne nous révèlent rien de neuf par rapport aux explications fournies par les oeuvres publiées (1936; 1939), discutées dans le présent article. Enfin, les lettres révèlent que la rupture définitive entre Jakobson, d'oppositions strictement binaires, et Troubetzkoy, tenant d'oppositions à la fois binaires, et non-binaires, s'est produite dès Troubetzkoy (1936) et non pas seulement avec Jakobson (1938), comme l'a suggéré Vachek (1968).Comme l'ont montré des publications récentes relatives à la théorie phonologique, la question de la différence entre la théorie de Jakobson et celle de Troubetzkoy est loin de n'avoir qu'un intérêt purement historique. Alors que le binarisme de Jakobson et l'insistance sur le trait distinctif ont exercé une grande influence sur l'école Chomsky-Halle et la phonologie générative, on constate depuis peu un renouveau d'intérêt pour certains aspects de la phonologie troubetzkoyenne. Le plus important représentant de cette tendance, P. Ladefoged, se fonde, comme Troubetzkoy, sur des données empiriques et admet à la fois des traits binaires et des traits multilatéraux. En se reportant à l'abondante publication de Ladefoged, on note d'intéressants parallèles avec les conceptions de Troubetzkoy et on constate que la question des oppositions binaires ou des oppositions multilatérales n'est pas encore résolue dans la théorie phonologique moderne.