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SUMMARYOn numerous occasions Sibawayhi (d.2nd/8th century) asks his master al-Khalil how certain elements (not necessarily nouns) would behave if used as a man or woman's name. The purpose of these questions is evidently to test the morphological range of Arabic nouns, and proper names were chosen as the testing device because they are a class of nouns which can be arbitrarily coined from any source. At the same time the artificially created 'name' serves another purpose, i.e., to transfer a given elememt into the metalanguage. Several sets of examples are listed, in which various linguistic axioms can be seen to be tested, e.g. the minimal constituents of a moun, prosodic limitations, inflectional restrictions on nouns transferred frorm verbal and other categories, correlation between noun pattern and full or partial inflection, relationship between gender and inflection, assimilation by mon-nouns to nearest available noun pattern on transfer to noun status, use of verbatim quotation when the limit of possible assimilation is passed (i.e., whien phrases and sentences are used as proper names). Evidence is presented tto show that both master and pupil were well aware of the opportunities afforded by the proper name for testing morphology (even of imaginary words) ais well as for introducing items into the metalanguage. It is suggested that this procedure, if not actually invented by al-Khalil, was certainly first elaborated and exploited by him. That the proper name test falls largely into disuse after the Kitab is probably due to the shift away from descriptive and towards prescriptive grammar: other linguistic games emerge instead, which have an unmistakably pedagogical function, e.g. parsing exercises, constructing words from non-existent roots etc.RÉSUMÉSibawayhi (m. fin du 2e/8e siècle) demandait fréquemment à son maitre al-Khalil comment se comporteraient certains éléments (pas nécéssairement des noms) si l'on les employait comme noms propres d'homme ou de femme. De toute évidence ces questions ont pour but d'essayer la portée morphologique du nom arabe, le nom propre ayant été choisi comme instrument de cet essai parce qu'il appartient à une catégorie de noms qu'on peut improviser arbitrairement de n'importe quelle source. Ce 'nom' artificiel remplit à la fois une autre fonction, celle de faire entrer un élément donné dans le métalan-gage. Plusieurs groupes d'exemples sont donnés ensuite, où des axiomes linguistiques divers sont essayés de cette façon, par exemple les constituants minimaux du nom, les limitations prosodiques, les contraintes flexionnelles dans les noms transférés des catégories verbales et d'autres catégories, la corrélation entre le schème du nom et sa déclinaison totale ou partielle, le rapport du genre avec la déclinaison, l'assimilation des éléments non-nominaux aux schèmes nominaux les plus proches en acquiérant le statut nominal, l'emploi de la citation textuelle au cas où la limite d'assimilation possible est dépassé (par exemple, quand des phrases entières deviennent des noms propres). Il est démontré que le maitre et l'élève avaient bien compris tous les deux les possibilités que présente le nom propre comme instrument d'essai morphologique (même avec des mots fictifs) autant que moyen d'introduire des unités dans le métalangage. Il est probable qu ce procédé, même si ce n'a pas été al-Khalil qui l'ait inventé, a certainement été élaboré et exploité pour la première fois par lui. Que cette méthode d'essai par le nom propre soit tombée en désuétude après le Kitab peut s'expliquer par le fait que la grammaire descriptive a fini par céder la place à la grammaire normative: d'autres jeux linguistiques d'intention manifestement pédagogique sont venus remplir cette lacune, par exemple les exercices d'analyse grammaticale, la construction de mots basés sur des racines imaginaires, etc.