1887
Volume 5, Issue 3
  • ISSN 0272-2690
  • E-ISSN: 1569-9889
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Abstract

SOMMAIREL'école technique et la mise en oeuvre d'une terminologie de l'automobile au QuébecOn sait que le Québec vit à l'heure actuelle une passionnante expérience de planification linguistique et en particulier de son vocabulaire technique. Alors que l'élaboration de vocabulaires techniques a été et reste encore la première priorité des terminologues québécois, ce n'est que depuis peu que l'on s'intéresse au succès ou à l'absence de succès de ces vocabulaires auprès de leurs destinataires. Or il est permis de croire que la mise en oeuvre d'un vocabulaire technique nouveau doit tenir compte d'un ensemble de facteurs sociaux et économiques qui sont déterminants dans l'évolution de l'usage réel.Le présent travail se propose d'examiner le rôle particulier que joue l'école technique, parmi d'autres facteurs, dans la connaissance et l'utilisation d'une nouvelle terminologie de l'automobile au Québec. Ce premier bilan vise à identifier les facteurs tant à l'intérieur de l'école qu'à l'extérieur, qui influent sur le comportement terminologique des élèves.Dans un premier temps, nous retraçons brièvement l'histoire de la terminologie québécoise de l'automobile. La terminologie vernaculaire, née au début du siècle avec la diffusion de l'automobile au Canada français, se distingue par de nombreux emprunts à l'anglo-américain. Ce vocabulaire dont l'usage est encore très répandu aujourd'hui fut tôt l'objet de nombreuses critiques de la part des puristes québécois et il s'en est suivi une longue série d'efforts de création de terminologie corrective. Ces efforts ont abouti à un standard lexical québécois dont le statut fut mis en question en 1967 avec la mise en chantier par l'Office de la langue française d'un projet d'élaboration d'un vocabulaire complet de l'automobile. Achevé en 1977, ce vocabulaire se différencie à plusieurs égards de la terminologie corrective antérieure à cause de son souci de rapprochement de l'usage européen.Cette même terminologie devenue la norme en matière d'éducation au Québec se retrouve dans les manuels scolaires et dans les examens à l'école technique. On peut donc conclure que les élèves prennent connaissance de cette terminologie au cours de leur formation scolaire.Notre enquête porta sur trois écoles de la région de Montréal et, outre un questionnaire destiné aux élèves, utilisa un questionnaire destiné aux professeurs et de nombreuses interviews et observations in situ. On constate en premier lieu que si les professeurs enseignent de préférence la terminologie de l'Office de la langue française, ces mêmes professeurs montrent, très consciemment d'ailleurs, aux élèves la terminologie anglo-américaine. Et cela pour deux raisons: tout d'abord la quasi totalité des manuels de service que ces élèves doivent utiliser dans les ateliers et dans les écoles mêmes sont en anglais; deuxièmement, la terminologie anglo-américaine reste tellement dominante dans le marché du travail que les élèves ont intérêt à la connaître.Quant à l'adéquation de la terminologie de l'Office de la langue française aux besoins terminologiques de ses destinataires, dans l'ensemble les professeurs reconnaissent les qualités formelles de cette terminologie, mais tous s'empressent de souligner ses lacunes. Plusieurs domaines de l'automobile sont peu étudiés et de toute façon ce lexique n'évolue plus en raison de l'absence de travail dans ce sens à l'Office de la langue française. En examinant l'importance du facteur de l'usage extra-scolaire en général et du rôle de groupes sociaux composés de fanatiques de l'automobile, nous concluons que la diffusion de la terminologie de l'Office de la langue française est considérablement ralentie même à intérieur de l'école par tous ces facteurs qui contribuent à la persistance de la terminologie vernaculaire.RESUMOLa teknika lernejo kaj la realigo de aŭtomobile terminaro en KebekoKiel sciate, Kebeko aktuale travivas pasie interesan sperton de lingvoplanado, aparte ĉe la teknika vortostoko. La preparo de teknikaj vortlistoj estis kaj estas la ĉefa tasko de la kebekaj terminologoj, sed nur tre lastatempe oni interesigis pri la sukceso, respektive malsukceso, de tiuj vortaroj ce la celataj uzontoj. Nu, eblas kredi, ke la realigo de nova teknika vortostoko devus atenti aron da sociaj kaj ekonomiaj faktoroj, kiuj regas la evoluadon de la fakta lingvouzo.La nuna studo intencas rigardi la apartan rolon de la teknika lernejo, interalie, en la kono kaj utiligo de nova terminaro pri la automobilo en Kebeko. La jena unua elvalorigo celas identigi la faktorojn, ene de la lernejo kaj ekster gi, kiuj influas la ter-minologian kondukmanieron de la lernantoj.Unue, ni resumas la historion de la faka terminaro de la aùtomobilo en Kebeko. La popollingva vortostoko, naskiĝinta komence de la nuna jarcento okaze de la plivastigo de la aùtomobilo en la franclingva Kanado, distingigas per multnombraj pruntoj el la uson-angla lingvo. Tiu vortaro, ankoraŭ tre vaste uzata, jam frue igis kritikita far la kebekaj lingvopurigemuloj. Sekvis longa aro da klopodoj korekti la terminaron. Tiuj klopodoj rezultigis kebekan terminaran normon, kies rolo igis duba en 1967, kiam la Oficejo de la Franca Lingvo lancis projekton de plena aŭtomobila fakterminaro. Fin-verkita en 1977, tiu terminaro plurrilate diferencigas de la antaŭa, korektita terminaro. pro deziro alproksimigi al la eŭropa lingvouzo.La terminaro de 1977 igis la normo en la kebeka edukado kaj trovigas en la lerno-libroj kaj lernejaj ekzamenoj. Oni povus, do, konkludi, ke la lernantoj atentus tiun terminaron dum la lemeja trejnado.Nia enketo pristudis tri lernejojn en la Montreala regiono. Gi utiligis demandaron por la lernantoj kaj alian demandaron por la profesoroj kaj multajn intervjuojn kaj enlokajn observojn. Oni konstatis unue ke, kvankam la instruistoj prefere instruas la terminaron de la Oficejo de la Franca Lingvo, ili ankaŭ — tre konscie — klerigas la lernantojn pri la uson-angla terminaro. Tio estas pro du kialoj. Unue, preskaŭ ciuj riparlibroj, kiujn devas uzi la lernantoj en la laborlokoj kaj en la lernejoj mem, estas en la angla. Due, la uson-angla terminaro estas tiel reganta en la labormerkato, ke gravas, ke la lernantoj gin scipovu.Rilate al la adekvateco de la terminaro de la Oficejo de la Franca Lingvo pri la terinaj bezonoj de la celataj uzantoj, la instruistoj ĝenerale rekonas la formalajn kvalitojn de tiu terminaro, sed ciuj rapide indikas giajn mankojn. Gi malmulte atentis plurajn sferojn de la aŭtomobilo. Krome, la terminaro ne plu disvolvigas, car la Oficejo ne plu laboras pri gi. Rigardante la gravecon de la faktoro de la ekster-lerneja uzo generale kaj de la rolo de sociaj grupoj, konsistantaj el aùtomobilaj entuziasmuloj, ni konkludas, ke de disvasitigo de la terminaro de la Oficejo de la Franca Lingvo estas grave malrapidigita, ec ene de la lernejoj, pro ciuj tiuj faktoroj, kiuj kontribuas al la pludaùro de la popollingva terminaro.

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1981-01-01
2024-10-06
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