%0 Journal Article %A Nahir, Moshe %T Sociocultural Factors in the Revival of Hebrew %D 1983 %J Language Problems and Language Planning %V 7 %N 3 %P 263-284 %@ 0272-2690 %R https://doi.org/10.1075/lplp.7.3.02nah %I John Benjamins %X SOMMAIREFacteurs socioculturels dans le renouvellement de l'HebreuEn analysant le renouvellement de l'hébreu comme langue vernaculaire dans la Palestine qui existait avant l'établissement de l'état d'Israël—une exécution singulière dans la planification d'une langue—des chercheurs se sont appliqués à étudier le processus de codification. La présente étude, qui examine de près plusieurs aspects de l'organisation des facteurs portant sur les conditions sociales, s'efforce d'identifier les facteurs socioculturels les plus marquants dans ce contexte historique, lesquels ont prédominé pendant le renouvellement en question (1890-1916): le facteur communica-tif, le facteur politico-national et le facteur de l'enseignement religieux. Une telle analyse sera en mesure de contribuer à une compréhension sans précédent de l'acceptation de l'"ancienne" langue, non parlée jusqu'ici, ansi que de son emploi par les nouvelles générations des locateurs natifs.Le facteur communicatif, condition préalable pour tout renouveau linguistique, a joué un rôle d'importance primordiale dans le renouvellement de l'hébreu. Il s'agit d'un besoin communautaire d'un moyen de communication en commun. Un tel besoin peut exister dans une communauté qui possède une ancienne langue historique. Cette combinaison présuppose toutefois l'existence d'une série de circonstances historiques inhérentes à cette communauté: (1) un exil prolongé de la patrie et l'acquisition résultante de différentes langues, (2) le regroupement récent en tant que communauté réunie qui conserve une affinité avec l'ancienne langue. Il est probable que les Juifs de Palestine du début du siècle représentent le seul cas documenté d'une communauté qui ait ressenti une telle combinaison de circonstances. Ce groupe, formé d'immigrants originaires de plusieurs milieux linguistiques, la plupart venant de l'Europe de l'Est ou de l'Europe centrale ainsi que de quelques petits groupes locaux, a souffert d'une grave fragmentation socioculturelle et des effets d'une société polyglotte. Il ressentait le besoin d'un moyen de communication en commun alors qu'il possédait une langue historique à laquelle il avait recours.Les attitudes politico-nationales ont également ajouté un facteur d'importance capitale au renouvellement. Pour les Juifs de Palestine, l'hébreu, particulièrement dans sa forme biblique, a représenté la patrie et l'indépendence dont ils jouissaient avant leur exil en 70 (ap. J.-C). Cette forme de l'hébreu devait s'avérer une base en vue de renouveller la vie nationale des Juifs. On a fait état maintes fois dans les documents et la littérature de l'époque des sentiments envers l'indivisibilité du renouvellement historique et linguistique. Ce corpus nous aide à comprendre (1) la motivation en vue de préserver l'hébreu (soit sous forme écrite) pendant deux millénaires, (2) le choix de l'hébreu comme la langue nationale de la Palestine juive, de même que la décision de le renouveller et (3) le processus de renouvellement ainsi que le rôle efficace qu'ont joué des attitudes politico-nationales pour atteindre cet objectif. Il importe de savoir que les parties de la population au sein de laquelle telles attitudes étaient les plus fortes étaient celles qui ont effectué l'exécution la plus efficace du projet.Le facteur de l'enseignement religieux était le résultat direct de deux facettes singulières de l'hébreu, et de son emploi qui a précédé le renouvellement: (1) Depuis le moment où l'on ne s'en servait plus à titre de langue vernaculaire, bon nombre d'auteurs ne cessaient de l'employer dans des oeuvres liturgiques, philosophiques et dans d'autres ouvrages religieux et nonreligieux pendant des générations de lecteurs. (2) La loi juive exige que tous les hommes participent à des services religieux quotidiens, et qu'ils étudient une variété de textes religieux, tous, à peu près, rédigés en hébreu. Il faisait donc partie de la formation de tous les hommes, bien que beaucoup d'entre eux, en devenant adulte, ait rejeté la religion pendant les siècles récents. A cause des liens entre ces aspects, on se servait fréquemment de l'hébreu, une "langue vivante et écrite," comme une lingua franca juive. Ses locateurs éventuels étaient bien préparés à subir la transition linguistique. %U https://www.jbe-platform.com/content/journals/10.1075/lplp.7.3.02nah