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Résumé
Comme dans presque toute la littérature du Moyen Âge, l’animal chez Fabri est le plus souvent considéré comme objet de connaissance, indépendamment de toute tonalité affective, et intervient comme instrument du sens. L’animal, réel ou imaginaire, peut donc être décrit d’après le miroir déformant de l’érudition livresque de l’auteur, comme c’est le cas dans la description de l’unicorne, du pélican ou du phénix. Il peut aussi être décrit par souci documentaire ou par goût pour les mirabilia, qu’il s’agisse de surprendre le lecteur et de satisfaire sa curiosité ou de fournir des renseignements pratiques. C’est le cas dans l’évocation, avant le départ pour le Sinaï, des ânes et des chameaux, animaux mieux adaptés à la traversée du désert que les chevaux. Le goût pour les animaux inconnus et les mirabilia explique aussi la description des crocodiles et hippopotames, de la civette, du léopard, des autruches, perroquets, girafes, lions, ours et singes, tout comme celle de monstres imaginaires, tel le Troyp, sorte de licorne de mer qui perfore les navires. Il y a cependant aussi chez Fabri plusieurs passages dans lesquels l’auteur parle des animaux avec un attachement affectif évident ou dans lesquels il les utilise comme ressort narratif.