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La thématisation du patient-victime à l’oral
Un domaine fonctionnel révélateur de la distance typologique entre le français et l’espagnol
- Source: Revue Romane. Langue et littérature, Volume 58, Issue 2, Sept 2023, p. 293 - 316
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- 30 Aug 2021
- 07 Mar 2023
- 25 Jul 2023
Abstract
Résumé
Les énoncés passifs ont traditionnellement fait l’objet, en français, d’études descriptives visant à distinguer les emplois des auxiliaires être et se faire (Tesnière 1988; Le Goffic 1993; Riegel et coll. 1994; Le Bellec 2014). L’espagnol possède deux auxiliaires formellement équivalents : ser et hacerse. Or, à la différence du français, leur emploi n’est pas concurrent puisque hacerse est sémantiquement restreint à l’expression d’actions bénéfiques (e.g., Se hizo masajear la espalda ; Il s’est fait masser le dos). L’objectif de notre étude est de comparer les moyens grammaticaux et lexicaux utilisés en français et en espagnol pour thématiser le patient dans des actions désagréables, à l’oral. Nos résultats montrent que les locuteurs francophones emploient le passif dans 59,3% des réponses, alors que les hispanophones préfèrent des conceptualisations à la voix active où le patient-victime est marqué sous le cas grammatical d’un objet (37,5%). Au sein des conceptualisations passives, le français montre une préférence pour se faire + infinitif (78,9%) alors qu’en espagnol le patient-victime est thématisé à l’aide du complément d’objet d’affectation introduit par la préposition « a » (58,8%). Notre étude montre que la thématisation du patient-victime est un trait distinctif entre ces langues et suggère, dans ce domaine conceptuel, une saillance de la perspective passive pour le français.