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Historiographia Linguistica - Volume 7, Issue 1-2, 1980
Volume 7, Issue 1-2, 1980
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'Verbum Cordis': Zur Sprachphilosophie des Mittelalters
Author(s): Hans Arenspp.: 13–27 (15)More LessSUMMARYIn the European Middle Ages, what is generally called philosophy of language is represented by a philosophy of the word, not only the scholastic one of the word as 'part of speech', developed by the Modistae, but from the 4th century onward, a patristic doctrine of the human word as compared with the divine Logos. It is based on the idea of an original 'word', independent of language, which, as a part of inner knowledge, is a formed thought. What is usually called 'word' is only its rendering by the human voice: the outer word as opposed to the inner word. The rudiments of this doctrine are found in Irenaeus (2nd century), it is clearly formulated by Basileios the Great (330-379), but philosophically founded, developed, and defined in Augustine's (354-430) "De Trini-tate". Here the dichotomy of the intellectual and the vocal word is expanded to a trichotomy, i. e., a triplicity of the word: first the 'verbum cordis', a mentally envisioned element of cognition, the real and proper word and causa efficiens of the other verbal manifestations, i. e., second: the realization of the mental concept in a human language, but only imagined, not voiced, the proper vehicle of human thinking; and third: the spoken word, which is the sensible transient sign of an intelligible permanent idea. The 'verbum cordis' is essential and self-sufficient; but as ideas are only communicable by means of material signs the second and third words are necessary contrivances. This Augustinian doctrine lived on for more than 800 years; during that period it was either repeated exactly or with a somewhat different terminology or rendered with slight notional modifications, first, in the 8th century, by John of Damascus, then in the 11th century by Anselm of Canterbury, and finally in the 13th century by Albertus Magnus, Bonaventura, and Thomas Aquinas. Of all those followers Thomas shows the profoundest and precisest conception of the 'verbum cordis', which remains the core of that impressive abstract construction: the triple word theory.RÉSUMÉLe Moyen Age europeen n'a pas produit une philosophie du langage, mais deux theories du mot, dont l'une concerne le mot comme 'partie du discours' et se trouve elaboree dans les traités des Modistes et dont l'autre a pour objet la nature du mot humain, comparé avec le Verbe divin. Cette theorie fait partie d'une theologie speculative comme l'autre de la grammaire speculative. La base et l'idee principale de cette doctrine est le 'verbum cordis', notion paradoxale en tant que 'mot' purement mental, mot sans langue, entire de connaissance qui precede toute expression langagiere, c'est-a-dire, le mot articule. La doctrine des deux sortes de mot se dessine déjà chez Irénée (IIe siecle), se trouve claire-ment formulee chez Basile (330-379) et est fondee sur une theorie de la con-naissance, developpee et precisee par St. Augustin (354430) dans "De Trini-tate". Le déeveloppement consiste surtout dans un élargissement: au lieu de deux mots il en distingue trois: 1° le 'verbum cordis', une unite de connaissance vue par l'esprit, le mot intellectuel, le mot proprement dit; 2° ce mot conçu dans une langue particuliere, vehicule de la pensée muette, prefiguration du (3°) mot articule, profere par la bouche, signe materiel et transitoire d'une entité intel-lectuelle et permanente. Les mots II et III sont seulements inventes pour rendre possible la communication d'idées d'un esprit a l'autre. Cette doctrine du grand Pere de l'Eglise est fidelement répétée ou rendue en termes modifiés, plus ou moins exactement, d'abord par Jean de Damas (VIIIe siècle), puis par Anselme de Cantorbery (XIe siècle) et, au XIIIe siècle, par Albert le Grand, Bonaventure et Thomas d'Aquin. C'est ce dernier qui, parmi les successeurs d'Augustin, a penetre sa pensee avec la plus grande lucidite. La theorie du 'verbum cordis' fait toujours partie de la doctrine de la triplicite du mot, cette construction abstraite qui exclut toute empirie.
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"Can I Speak More Clearly Than I Understand?": A Problem of Religious Language in Henry of Ghent, Duns Scotus and Ockham
Author(s): E. Jennifer Ashworthpp.: 29–38 (10)More LessSUMMARYThe problem discussed in this paper has to do with the relation between our imperfect understanding of God and the words in which we speak of him. Thomas Aquinas had argued that spoken words primarily signify concepts, and as a result he believed that no words could be used to signify or name God more distinctly than our concepts warranted. However, Henry of Ghent, Duns Scotus, and Ockham rejected these claims. They argued that words signified things primarily and that as a result the truth or distinctness of our speech need not be closely related to the truth or distinctness of our understanding. Henry of Ghent focussed on the problem of description. He claimed that because words have a common use, a man could describe an object more truly than his degree of understanding warranted. He also claimed that, in the case of God, we tend to speak less truly than our understanding warrants, because our understanding grasps more about God than can be put into words. Duns Scotus and Ockham focussed on the problem of denotation. They both argued that we can use words to denote God's essence, even though we cannot understand God's essence. Like Henry, they used examples which show their awareness that their remarks apply to language in general, and not just to religious language.RÉSUMÉLe probléme discuté dans le présent article touche à la question du lien entre notre connaissance imparfaite de Dieu et les mots que nous employons pour parler de lui. Thomas d'Aquin s'efforça de démontrer que les mots du langage signifient d'abord les concepts; en conséquence, il croyait qu'aucun mot ne peut être employé pour signifier ou nommer Dieu avec une précision plus grande que celle garantie par nos concepts. Henri de Gand, Duns Scot et Ockham, par contre, rejetérent ces affirmations.Ils soutenaient que les mots signifient d'abord les choses et qu'en conséquence, il n'est pas nécessaire de lier étroitement la vérité ou à la précision de notre discours à la vérité ou à la précision de notre compréhension. Henri de Gand centra sa réflexion sur le probléme de la des-cription. Puisque les mots ont un usage commun, soutenait-il, un homme peut décrire un objet avec une vérité plus grande que celle garantie par son degré de compréhension. I1 soutenait donc que, dans le cas de Dieu, nous avons tendance à parler avec une vérité moins grande que celle garantie par notre compréhen-sion, parce que notre compréhension saisit de Dieu plus que ce qu'on peut mettre dans des mots. Duns Scot et Ockham centrérent leur réflexion sur le probléme de la dénotation. I1s soutenaient tous les deux que nous pouvons utiliser des mots pour denoter l'essence de Dieu, même si nous ne pouvons pas comprendre l'essence de Dieu. Comme Henri de Gand, ils emploient des exem-ples où ils se montrent conscients du fait que leurs remarques s'appliquent au langage en general, et pas seulement au langage religieux.
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Distinguo: Modi Significandi and Covert Case Roles
Author(s): Francis P. Dinneenpp.: 39–52 (14)More LessSUMMARYIn this paper some basic ideas and terms employed by the Modistae are explained and exemplified, particularly the concepts of matter and form, act and potency, and then related to similar concepts in modern linguistics. The distinction of vox, dictio and pars orationis in modistic work is discussed and dictio is compared to Semitic triliteral roots. Neither can be part of spoken language. The distinctions of modes of being, modes of signifying and modes of existing are discussed, and it is pointed out that conceptions of language or linguistics can vary, depending on how the modes are employed. From this perspective, lexical decomposition is discussed, and the ability of language to abbreviate is cited as one of its most effective processes. The suggestiveness of analysing kill as cause/become/not/alive is compared with decomposition of other verbs, notably fetch and read. The proposed verbal classification of Case Grammar and especially the covert case roles are discussed. It is suggested that the perspective of the Modistae can help us see some problems here in a different light. In particular, analysis of reciprocal relations, found in forms like marry, exchange and swap lead to the proposal that the restriction on cases other than Object occurring more than once in a case frame needs reexamination.RÉSUMÉI1 s'agit ici d'expliquer et de commenter par des exemples certaines idées et termes de base employés par les modistes, en particulier les notions de ma-tiére et de forme, d'acte et de puissance, et de les mettre ensuite en relation avec des notions analogues de la linguistique moderne. Sera discutée également la distinction entre vox, dictio et pars orationis dans les ouvrages des modistes, la dictio étant comparée aux racines trilittéres des langues sémitiques. Aucune de ces deux perspectives ne peut faire partie de la langue partée. Discutant les distinctions de mode d'être, de mode de signification et de mode d'existence, l'auteur met en relief le fait que les conceptions du langage et de la linguistique peuvent varier, selon l'utilisation que Ton fait des modes. C'est dans cette perspective que l'on examinera la "decomposition" lexicale, et que Ton presentera l'aptitude à l'abrégement comme un des processus les plus efficaces de la langue. L'analyse, suggestive, de kill ("tuer") en /causer/devenir/non/vivant/ sera comparee a la decomposition d'autres verbes, notamment de fetch ("aller chercher") et read ("lire"). La classification des verbes proposee par la gram-maire des cas et specialement les fonctions casuelles non-apparentes, l'auteur la soumet ici à l'examen, suggerant que la perspective des modistes peut nous aider a voir certains de ces problemes sous un jour different. En particulier, l'analyse des relations réciproques, qui apparaissent dans des formes telles que marry ("epouser"), exchange ("échanger") et swap ("troquer") améne l'auteur a avancer que la restriction relative aux cas autres que l'objet, qui apparaît plus d'une fois dans un cadre casuel, mérite d'être réexaminée.
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Is "Canis Currit" Ungrammatical? Grammar in Elenchi Commentaries
Author(s): Sten Ebbesenpp.: 53–68 (16)More LessSUMMARYThe main theme of Aristotle's Sophistici Elenchi is false but apparently valid reasoning. Aristotle operates with a special class of fallacies depending on features of language. In that connection he touches on many questions of relevance to the grammarian. In their commentaries on the Elenchi, medieval scholars develop the hints given by Aristotle and introduce new problems of their own invention. Thus they discuss the generic use of singular nouns, the scope of conjunctions and modal expressions, suprasegmental phonemes, constructional ambiguities, the tense of participles, and parsing. Discussions of the last-named point revolve around the example canis currit. Canis is an equivocal term. Is it then one constituent of a sentence (one pars orationis) or is it more than one pars orationis? If it is several partes orationis, why is canis currunt ungrammatical? To save the grammaticality of canis currit modistic logicians split the modi significandi into modi significandi 'activi' and modi significandi 'passivi', the latter attaching to the 'things' qua conceptualized in a certain way and signified as such by means of words, the former attaching to the words qua significative in some definite way. By letting the active modi significandi be the basis of construction they could save the grammaticality of canis currit. But the solution breaks with the fundamental idea of modistic grammar, the derivation of grammatical categories relevant to syntax from the conceptualized reality, and introduces an explanation of syntax founded on surface categorization of words. There was a reaction against this about 1300. Later Elenchi commentators seem to have lost interest in the subject.RÉSUMÉLe théme principal des Sophistici Elenchi d'Aristote est le raisonnement faux mais apparemment valide. Aristote introduit deux classes principales de raisonnements faux, dont la premiére est constituée par ceux qui dépendent de traits linguistiques. Sous ce rapport, il aborde beaucoup de questions qui ont une importance pour le grammairien. Dans leurs commentaires aux Elenchi, les savants médiévaux développent les ébauches d'Aristote et introdui-sent de nouveaux problemes de leur invention propre. Ainsi discutent-ils l'usage générique des noms singuliers; la portée de conjonctions et d'expressions mo-dales; les phonemes supra-segmentaux; les ambiguϊtés de construction; le temps des participes, et les problemes concernant les parties du discours. Pour discuter des problémes de ce dernier type, on a utilisé l'exemple canis currit. Canis est un terme équivoque. On peut alors se demander si canis est un constituant de la phrase (une pars orationis) ou si celui-ci est plus d'une pars orationis. S'il y a plusieurs partes orationis, pourquoi Pexpression canis currunt est-elle agram-maticale? Pour sauver la grammaticalité de l'expression canis currit les logiciens modistiques divisent les modi significant (m. s.) en m. s. activi et en m. s. passivi. Ceux-ci sont lies aux 'choses' en tant que conceptualisées d'une certaine maniére et comme telles signifiées aux moyens de mots, ceux-là sont lies aux mots en tant que significatifs d'une maniére definissable. En fondant la construction grammaticale sur les 'modi significandi actifs', les modistes pouvaient sauver la grammaticalité de canis currit. Mais la solution rompt avec l'idée fondamentale de la grammaire modistique: la derivation des categories grammaticales pertinen-tes pour la syntaxe, faite de la réalité conceptualisée, et cette solution introduit une explication de la syntaxe fondee sur la categorisation superficielle des mots. Vers 1300 on a connu une reaction contre cette solution. Les commentateurs postérieurs sur les Elenchi semblent s'être désinteressés de ce sujet.
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Universal Grammar According to Some 12th Century Grammarians
Author(s): Karin Margareta Fredborgpp.: 69–84 (16)More LessSUMMARYAs early as the 12th century the concept of universal grammar became a commonly discussed and accepted doctrine among the Latin grammarians. Universal grammar is discussed within the context of whether grammar (and the other Liberal Arts) could be diversified into species, i. e., the grammar of the individual languages. Some grammarians accepted the existence of 'species grammaticae' but only with the proviso that there were to be two kinds of grammarians: the teacher of grammar expounding the universal grammar and the person exercising his linguistic competence in the individual languages. Along with the interest in the 'species grammaticae' grew a continuous interest in cross-linguistc analysis by appeal to the vernacular on matters of pronunciation, semantics and syntax. By the end of the century more determined efforts were made to solve the questions of the identity of words in different languages. These attempts proved abortive with respect to the precise description of pronunciation, orthography and morphosyntactical features, whereas a more dialec-tically orientated analysis of requirements for sentence-constituents is handled successfully. Further, a good deal of the upsurge of cross-linguistic analysis is hampered by the stricter adherence to the formal features as found in the established theoretical framework of Latin grammar, to the detriment of linguistic description of the vernacular, to which no theoretical foundation is conceded.RÉSUMÉDés les premiéres décades du Xlle siécle la notion d'une grammaire universel-le fut l'objet de discussion parmi les grammairiens latins. Pour les contemporains de Guillaume de Conches et ses successeurs le but de la discussion etait de justifier les diverses 'éspéces de grammaire' (species grammaticae) correspondant aux différentes langues individuelles. Parmi les grammairiens qui acceptaient l'existence de ces 'espéces de grammaire' quelques-uns insistaient que le 'gram-mairien supérieur' (artifex grammaticae) devrait être le locuteur appliquant sa compétence linguistique et non pas le théoricien formulant les régies et les théoremes grammaticaux. En même temps que Ton discutait les 'espéces de grammaire', l'analyse linguistique contrastive a mis à profit les comparaisons phonologiques, sémantiques et syntaxiques des langues vernaculaires. A la fin du Xlle siécle plus d'efforts furent déployés afin d'établir les structures d'iden-tite des mots des langues diverses. Dans le domaine de la prononciation, de l'orthographe et de la morphosyntaxe les moyens descriptifs se montrèrent insuffisants. Cependant, grâce à la terminologie de la dialectique, les gram-mairiens reussirent à analyser d'une façon précise les éléments constitutifs du discours. En outre le développement de la grammaire contrastive fut freiné par une forte dépendance de la grammaire latine de sorte que la description linguistique des autres idiomes éprouve un recul marqué puisque les langues vernaculaires ne sont pas perçues comme étant vêtues d'une forme théorique de base.
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Two Medieval Critics of Traditional Grammar
Author(s): Desmond Paul Henrypp.: 85–107 (23)More LessSUMMARYThe converging criticisms of traditional grammar undertaken by Anselm of Canterbury and Boethius of Dacia involve their deprecation of the roles of usage and experience and their expulsion of substance from adjectival meaning. However, usage, experience, and fact turn out to be relevant in completing the truncated functors involved in their interpretation of adjectival meaning. The identification of these functors in terms of Lesniewski systems and the categorial indices described by Lejewski serves to determine the status of their critical enterprise in general and of the modi significandi in particular.RÉSUMÉLes critiques convergentes entreprises par Anselme de Cantorbéry et Boèce de Danemark de la grammaire traditionelle ont comme conséquence la dévalorisation des rôles de l'usage et de l'expérience, et entraînent l'expulsion de la substance de la signification des adjectifs. Néanmoins, l'usage, l'expérience, et les faits servent à remplir les foncteurs tronqués qui interviennent dans les interprétations fournies par ces auteurs concernant la signification des adjectifs. On peut identifier ces foncteurs par le moyen des systèmes de Les'niewski, et par l'emploi des indices de catégorie sémantique décrits par Lejewski. Ainsi peut-on préciser et la situation de l'entreprise critique et celle des modi significandi.
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"Legere Est Agere": The First Quaestio of the First Quaestiones-Collection in the MS Oxford, CCC 250
Author(s): Corneille H. Kneepkenspp.: 109–130 (22)More LessSUMMARYThis contribution gives a detailed analysis of the first Quaestio of the collection of grammatical quaestiones preserved in the MS Oxford, CCC 250, ff.30vb-33vb (§ § 1-3); an attempt is made to assign the Quaestio its proper place in the development of 12th-century linguistic thought (§ § 4-6). The subject matter of the Quaestio is the various interpretations of the infinitive used in a proposition as a noun (in vi nominis) as exemplified by "legere est agere", a topic closely related to the discussions on the status of the dictum propositionis. The anonymous author deals with it from a logical point of view, and his main concern appears to be the truth of the proposition. The influence of contemporary views as the 'contextual approach' is shown by his proposal to judge the interpretation of the infinitive according to the syntactic structures of the propositions. His conditional interpretation of the proposition "legere est agere" in the sense of "si quis legit, agit" in the case of an 'impersonal interpretation' of the infinitives and the copula is judged worthy of our attention (§ 3). § 4 is devoted to discussions of this topic (and related questions) in 12th-century texts on logic. Special attention is paid to Abailard's 'impersonal interpretation' of the infinitive in his theory on the 'dictum propositionis', and to the Ars Meliduna and the Dialectica Monacensis for the use of the term 'attributum'. The minor textbooks of logic are considered to be the direct source of the example "legere est agere". We find a comprehensive treatment of the question at issue in the Summa on the Priscianus minor by the Parisian Master Robertus (fl. ca.1160), but now from a grammatical point of view (§5). His main concern is the congruity of the construction. He admits both interpretations: in vi verbi and in vi nominis, but does not make any further sub-distinction of the use in vi nominis. Twice Robertus refers to an opinion adhered to by the author of our Quaestio, but rejected by Robertus himself. — An edition of the Quaestio is appended.RÉSUMÉLe présent article examine en détail la première Quaestio du recueil de Quaestiones grammaticales conservé dans le MS Oxford, CCC 250, ff.30vb-33vb (§§ 1-3); il s'efforce en même temps de situer la Quaestio dans l'évolution de la réflexion linguistique au XIIe siècle (§§4-6). La Quaestio traite des diverses interprétations de l'infinitif employé comme nom (in vi nominis) dans une proposition, par exemple dans "legere est agere" - thème qui se rattache étroitement aux discussions sur le statut du dictum propositions. Ce thème l'auteur de la Quaestio l'étudie d'un point de vue logique et il paraît s'intéresser essentiellement au problème de la vérité de la proposition. L'influence des conceptions de son époque, telles que 'l'approche conceptuelle', se manifeste dans son effort pour juger l'interprétation de l'infinitif d'après les structures syntaxiques de la proposition. L'interprétation qu'il fait de la proposition "legere est agere", et qui est de type conditionnel — "si quis legit, agit" — dans le cas d'une 'interprétation impersonnelle' mérite de retenir notre attention (§3). Le §4 de l'article est consacré aux discussions relatives à ce thème (et à des thèmes voisins) dans les textes traitant de la logique au XHe siècle. Ce qui retient particulièrement l'attention c'est 'l'interprétation impersonnelle' de l'infinitif que fait Abélard dans sa théorie relative au dictum propositionis, ainsi que l'Ars Meliduna et la Dialectica monacensis en ce qui concerne l'emploi du terme attributum. Ce sont par ailleurs les manuels mineurs de logique qu'il convient de considérer comme la source directe de l'exemple "legere est agere". Nous trouvons une présentation assez complète de notre question dans la Summa relative au Priscianus minor, oeuvre du maître parisien Robertus (floruit vers 1160), mais cette fois d'un point de vue grammatical (§5). Cet auteur s'intéresse essentiellement à la cohérence de la construction. Il admet les deux interprétations — in vi verbi et in vi nominis —, mais sans faire de sous-distinctions pour l'emploi in vi nominis. Par deux fois, Robertus évoque une opinion soutenue par l'auteur de la Quaestio, mais c'est pour la rejeter. Au présent article est jointe une édition de la Quaestio.
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On Some 12th and 13th Century Doctrines of Restriction
Author(s): Alain de Liberapp.: 131–143 (13)More LessSUMMARYThe problem of the variation of the truth-status of the propositions over time is one of the favourite topics of the logicians as soon as the end of the XIIth century. The aim of the present article is to acknowledge the various theories of restriction provided in the 12th and 13th centuries, to solve semantic problems by means of contextual determination. Given the texts presently available, up to seven different doctrines are accounted for, depending on whether or not subjects and predicates, on the one hand, substantial and accidental terms, on the other hand, are actually distinguished. Among those doctrines, particular attention is paid to that of the so-called Dialectica Mona-censis. This anonymous treatise, dating from the last decades of the 12th century, introduces two different theories. The first one suffers from a discrepancy between the content of the rules of restriction through present, past and future tense verbs and that of the various conditions laid down in these rules. Thus, though substantial and accidental terms have theoretically the same supposition, whether they be subjects or predicates, in each different tensed form of the verbs, the author practically draws a line between substantial terms like 'homo' and accidental ones, like 'album'. As a matter of fact, the truth of the proposition "homo curret" at instant S (Reichenbach's 'point of speech') necessarily entails that of "homo currit" at instant E (the 'point of event'), but this is not the case with 'album' in "album curret", since that which is now white (point S) might very well be no longer white at time E. Those difficulties determine a second theory which offers a more satisfying account of the difference between substantial and accidental terms. Finally, a comparison is made between the first theory in the Dialectica and William of Sherwood's account of the compounded and divided senses of the propositions, and a parallel is suggested with modern paraphrases using A. N. Prior's tense operators.RÉSUMÉLe problème de la variation de la valeur de vérité des propositions dans le temps est l'un des thèmes fondamentaux discutés par les logiciens dès la fin du XIIe siècle. L'objet du présent article est l'analyse des théories de la restriction proposées aux XIIe et XIIIe siècles, pour résoudre les problèmes sémantiques en termes de détermination contextuelle. Sur la base des textes actuellement connus, on dénombre sept doctrines différentes, selon que les auteurs distinguent ou non (1) sujets et prédicats, (2) termes substantiels et termes accidentels. Parmi ces doctrines, on étudie plus particulièrement celle de la Dialectica Monacensis. Cette oeuvre anonyme de la fin du XIIe siècle propose deux théories successives. La première présente une discrépance entre le contenu des règles de la restriction par les verbes aux trois temps principaux (présent, passé, futur) et celui des conditions spécifiant le domaine de validité de ces règles. Aussi, bien que théoriquement les termes substantiels et les accidentels aient même supposition dans les trois temps, qu'ils soient sujets ou prédicats, l'auteur distingue en fait entre des termes substantiels comme 'homo' et des ternes accidentels comme 'album'. En effet, la vérité de la proposition "homo curret" à l'instant S (le point d'énonciation' de H. Reichenbach) implique nécessairement celle de "homo currit" à l'instant E (le 'point d'événement'), mais ce n'est pas le cas pour un terme comme 'album' dans "album curret", puisque ce qui est blanc maintenant (point S) peut fort bien ne plus l'être à l'instant E. Ces difficultés induisent une seconde théorie plus satisfaisante qui rend compte de la différence entre termes substantiels et accidentels. On compare ensuite la première théorie de la Dialectica avec la théorie du sens composé et divisé des propositions selon Sherwood et l'on suggère un rapprochement avec les paraphrases modernes utilisant les opérateurs temporels de A. N. Prior.
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Albertthe Great on the Semantics of the Categories of Substance, Quantity, and Quality
Author(s): William E. McMahonpp.: 145–157 (13)More LessSUMMARYThe underlying theory for modistic grammar is Aristotelian metaphysics, especially the theory of the categories. This paper deals with the semantics of the categories as viewed by one of the most important medieval commentators, Albert the Great. Albert's comments on the categories of substance, quantity, and quality are considered, and the relation of these to the other seven categories is also discussed.The categories are modes of predicating with respect to what the predicates signify. Substance words are predicated univocally while terms signifying accidents are predicated paronymously. Secondary substance signifies quale quid; hence common nouns are names of kinds. Primary substance signifies hoc aliquid, the concrete individual; for this reason proper nouns are grammatical subjects but not genuine predicates. Quantity and quality are simple and absolute modes or predication. They are intrinsic accidents because they are based on the matter-form composition of substance. An interesting aspect of the Aristotelian conception of quantity is the view that speech is a discrete quantity. Quality words signify quale rather than quale quid; hence the distinction between sortal and characterizing predicates is a basic idea of Aristotelian ontology. As for the other categories, relation is a simple but not an absolute mode of predication. The other six categories all express some mode of relatedness and thus are regarded as extrinsic principles of being.RÉSUMÉLa théorie sous-jacente à la grammaire des modes est la métaphysique aristotélicienne, en particulier la théorie des catégories. Cet article traite de la sémantique des catégories telle que conçue par un des plus importants commentateurs médiévaux, Albert le Grand. On y examine les commentaires d'Albert sur les catégories de substance, de quantité et de qualité; on discute aussi de leurs relations aux sept autres catégories. Les catégories sont des modes de prédication relatifs à la signification des prédicats. Les termes substantifs sont prédiqués de manière univoque, tandis que les termes signifiant des accidents sont prédiqués de façon paronymique. La substance seconde signifie le quale quid; et partant, les noms communs sont des termes collectifs. La substance première signifie le hoc aliquid, l'individuel concret; pour cette raison, les noms propres sont des sujets grammaticaux mais non de véritables prédicats. La quantité et la qualité sont des modes simples et absolus de prédication. Elles sont des accidents intrinsèques du fait qu'elles se fondent sur la composition de la substance en matière et forme. Un aspect intéressant de la conception aristotélicienne de la quantité est l'idée que le discours est une quantité discrète. Les mots de qualité signifie le quale plutôt que le quale quid; c'est pourquoi une des idées fondamentales de l'ontologie aristotélicienne consiste à distinguer entre prédicats qui classifient et prédicats qui caractérisent. Par ailleurs, la catégorie de relation est un mode simple mais non un mode absolu de prédication. Les six autres catégories expriment toutes un mode de relation et sont donc considérées comme des principes extrinsèques de l'être.
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The Teaching of Latin as a Second Language in the 12th Century
Author(s): James J. Murphypp.: 159–175 (17)More LessSUMMARYOne of the most obvious, yet little studied, facts about Europe of the High Middle ages is that Latin was in all times and all places a foreign language. It had to be learned as an overlay on some other native language like Old French, Irish, or Middle High German. How was this second language acquired? A survey of textbooks and teaching methods indicates that by the 12th-century European schoolmasters had evolved an effective, commonly-used mode of instruction utilizing the best elements of ancient, patristic, insular, and Caro-lingian programs. At the heart of the system was a sequence of Christian (or Christianized) progymnasmata. Both dialectic and rhetoric were elementary subjects along with grammar until the burgeoning university structure preempted dialectic and displaced rhetoric to leave grammar the basic subject for elementary education. In 12th-century schools pupils started with sounds, not rules, with writing and speaking skills taught together. This carefully devised educational plan contributed a good deal to the quality of Latin literature of the period.RÉSUMÉEn ce qui concerne l'Europe du haut-moyen-âge, l'une des données les plus évidentes, bien que peu étudiée, est le fait que toujours et partout, le latin était une langue étrangère. Il fallait l'apprendre comme un système superposé à telle ou telle langue maternelle, telle que le vieux-français, l'irlandais ou le moyen-haut-allemand. Comment s'acquérait cette langue seconde? Un survol des livres de lecture et des méthodes d'enseignement nous indique que, dès le douzième siècle, les maîtres européens avaient élaboré une méthode d'apprentissage efficace, couramment utilisée, qui reprenait les meilleurs éléments des programmes de l'antiquité, de l'époque patristique, des écoles brittaniques, irlandaises et du monde carolingien. Au coeur du système se trouvait une séquence de progymnasmata chrétiens (ou christianisés). La dialectique et la rhétorique firent partie des matières élémentaires, en même temps que la grammaire, jusqu'au moment où la structure universitaire en éclosion s'appropria la dialectique et donna son congé à la rhétorique, pour laisser la grammaire jouer le rôle de matière de base dans l'instruction élémentaire. Dans les écoles du douzième siècle, les élèves commençaient par les sons, et non pas par les règles, avec exercises écrits et parlés enseignés ensemble. Ce programme d'instruction, aménagé avec soin, contribua pour une bonne part à la qualité de la littérature en langue latine de cette période.
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Adam Wodeham on the Meaning of Declarative Sentences
Author(s): Gabriel Nuchelmanspp.: 177–187 (11)More LessSUMMARYIn the Middle Ages, the view that complexa or declarative sentences, mental, spoken, or written, have a peculiar significate which is fundamentally different from the significate of simple acts of apprehending with their corresponding expressions had as its most notable defenders Peter Abelard and Gregory of Rimini. The question whether there was a continuous line of thought connecting these two authors has become susceptible of a somewhat less speculative answer since relevant texts of William Crathorn and Adam Wodeham, who advocated a similar doctrine several years before Gregory of Rimini, have been made available. In this article, it is submitted that Wodeham's theory should be viewed in the light of the debates concerning the identity of the articles of faith and the immutability of God's knowledge that had begun in the course of the twelfth century. Wodeham rejected both the view that the object of assent is the complexwn whose formation is presupposed by the act of assenting and the view that it is the thing signified by the subject-term of such a complexwn. Instead, he argued for a theory according to which the object of assent is the total significate of a proposition and according to which this significate is a mode of being that essentially includes a complexio or predicative combination and the time consignified by the copula, and cannot, therefore, be subsumed under any of the Aristotelian categories. Nearly all the crucial theses and arguments involved in this position can be traced back to the traditional debates concerning the articles of faith and God's knowledge. So, if there is a connection between Abelard's doctrine and the views defended by 14th-century authors, it is most likely to lie in the writings containing those debates.RÉSUMÉAu moyen âge, la théorie que les complexa ou propositions — mentales, orales ou écrites — ont un signifié spécifique, différant radicalement du signifié de simples actes d'appréhension avec leurs expressions correspondantes, était soutenue notamment par Pierre Abélard et Grégoire de Rimini. La question de savoir s'il y a eu un courant de pensée ininterrompu liant ces deux auteurs est devenue susceptible d'une réponse un peu moins spéculative depuis que des textes pertinents de Guillaume Crathorn et Adam Wodeham, qui défendaient une doctrine pareille plusieurs années avant Grégoire de Rimini, ont été rendus accessibles. Dans le présent article il est suggéré que la théorie de Wodeham doit être considérée dans le cadre des débats sur l'identité des articles de foi et l'immutabilité de la connaissance divine qui avaient commencé au cours du XIIe siècle. Wodeham rejetait la doctrine que l'objet de l'assentiment est le complexum dont la formation est présupposée par l'acte de l'assentiment, aussi bien que la doctrine que cet objet est la chose signifiée par le sujet d'un tel complexum. Il adhérait plutôt à l'opinion que l'objet de l'assentiment est le signifié total d'une proposition et que ce signifié est une manière d'être qui contient essentiellement une complexio ou combinaison prédicative et le temps consignifié par la copule et qui, par conséquent, ne peut pas être assignée à une des catégories aristotéliciennes. À peu près tous les thèmes et arguments figurant dans la défense de cette opinion peuvent être retrouvés dans les débats traditionels sur les articles de foi et la connaissance divine. Donc, s'il y a un rapport entre la doctrine d'Abélard et les théories du XIVe siècle, il doit probablement être cherché dans les écrits consacrés à ces problèmes.
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Occam et Les Demonstratfs
Author(s): Claude Panacciopp.: 189–200 (12)More LessSUMMARYAt the theoretical level, Ockham's semantics does not show much interest in the demonstratives. It suggests that they are reducible to proper names and that mental discourse, which is logically pure, does not need them. In practice however, it systematically calls them to task in some of the most delicate parts of the theory, for instance in the definitions of "genus", "significare", "suppo-sitio", in the theory of suppositio personalis and in the theory of induction, whenever it strives to establish a direct and immediate link between the domain of signs, to which generality is confined, and the ontological domain, where only individuals exist. This discrepancy can be explained in the following way. On the one part, Ockhamism is bound up with the grammatical tradition according to which pronouns are substitutes for nouns. On the other hand, its own internal logic requires a special category of signs — here called "direct designators"—of which it does not give the theory and which closely correspond to the logically proper names of Russell's logical atomism; in ordinary language, to which Ockham limits himself, it is precisely demonstratives that are the most akin to these direct designators, and that is why Ockham spontaneously uses their services. In practice demonstratives thus make a linguistic pendant to the intuitive apprehension theoretically envisaged in Ockham's epistemology.RÉSUMÉSur le plan theorique, la semantique de Guillaume d'Occam n'accorde pas aux pronoms demonstratifs beaucoup d'interet. Elle laisse soupÇonner qu'au niveau du discours mental — qui est logiquement pur —, ils sont reductibles aux noms propres. Sur le plan operatoire cependant, Occam recourt systematique-ment a leurs services dans certains des passages les plus delicats de la theorie semantique, notamment dans les definitions de "genus", "significare", "suppo-sitio", dans la theorie de la suppositio personalis et dans la theorie de l'induc-tion, la ou il s'agit d'e'tablir, entre le domaine des signes, ou se trouve confinee la generalite, et le domaine ontologique, habite seulement par des individus, un lien direct et immediat. Cet ecart peut s'expliquer de la facon suivante. D'une part, l'occamisme est tributaire de la tradition grammaticale pour laquelle les pronoms ne sont que les substituts des noms. D'autre part il a besoin, de par sa logique interne, d'une categorie speciale de signes — appeles ici des designa-teurs directs - dont il ne donne pas la theorie et qui correspondent etroitement aux "noms propres logiques" de l'atomisme logique de Russell; dans le langage ordinaire, auquel Occam se limite, ce sont précisément les demonstratifs qui sont le plus apparentes a ces designateurs directs, et c'est pourquoi Occam fait spontanement appel a eux. Les demonstratifs constituent ainsi en pratique le pendant linguistique de l'apprehension intuitive theorisee dans la gnoseolo-gie occamiste.
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Can Constructions Be Construed? A problem in medieval syntactical theory
Author(s): Jan Pinborgpp.: 201–210 (10)More LessSUMMARYThe syntactical theory of the Medieval speculative grammarians is based on the concept of syntactical features (modi significandi) and their interdependence. A construction is defined as a combination of two words by reason of at least one pair of corresponding syntactical features. This conception makes it difficult to account for constructions between compound constituents. The paper is an attempt to account for this phenomenon which involves the status of phrases and propositions and the possibility of syntactical features belonging to this kind of construct. Texts by Boethius of Dacia, Radulphus Brito and an Anonymus Norimbergensis are discussed. An appendix adds a summary description of the Anonymus Norimbergensis.RÉSUMÉLa theorie syntaxique des grammairiens speculatifs du moyen age repose sur la notion des traits syntaxiques (modi significandi) et de leur interdependance. Une construction est definie comme une combinaison de deux mots a cause, au moins, d'une paire de traits syntaxiques correlatifs. Cette conception rend difficile de tenir compte de constructions entre des constituants composes. L'article presente quelques tentatives des grammairiens medievaux pour expliquer ce phenomene, qui implique des discussions sur le statut epistemologique de la phrase et des propositions et sur la possibilite des traits syntaxiques qui appartien-nent a cette sorte d'agglomérats. Des textes ecrits par Boece de Dacie (env. 1270), Raoul le Breton (env. 1290) et par un certain Anonymus Norimbergensis (env. 1300) sont discutes. Dans l'appendice on trouve une description sommaire de l'Anonymus Norimbergensis.
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Monolingualism and Multilngualism in the 14th Century
Author(s): Michael Richterpp.: 211–220 (10)More LessSUMMARYWhile not enough is known about most medieval polyglots with regard to the ways in which they acquired languages in addition to their mother tongue, there exist untapped sources for the later Middle Ages about people who were bi- or multi-lingual. One such source is presented here containing information about the distribution of a knowledge of Latin among lay people in Poland in the year 1339. Although the sample available from the source analysed here is rather small, by placing the people who knew Latin in the context of their equals who did not, the emerging pattern indicates trends which are not unexpected. Knowledge of Latin increased both with higher social status and with urbanisation. Quite apart from these specific trends, the general picture shows a considerable knowledge of Latin among the Polish laity in the 14th century. Comparison with a similar analysis carried out for 14-century England confirms some of these findings, though a different socio-linguistic background there manifests itself in differences in the detailed pattern.RÉSUMÉEn ce qui concerne la plupart des polyglottes du Moyen-Age, nous sommes assez mal informes sur la maniere dont ils apprenaient telle ou telle langue, en plus de leur langue maternelle, mais il existe en revanche des sources, restees inexploitees jusqu'a maintenant, en ce qui concerne les personnes bilingues ou multilingues de la fin du Moyen-Age. C'est une de ces sources que Ton pré-sente ici: elle contient des informations sur la repartition de la connaissance du latin parmi les laics de Pologne en 1339. Malgre l'etroitesse relative de l'echantillon fourni par la source analysee dans cet article, on peut situer les personnes qui connaissaient le latin par rapport a leurs contemporains qui ne le connaissaient pas et degager ainsi un modele revelant des tendances qui ne devraient pas nous surprendre. La connaissance du latin augmentait a la fois avec l'elevation du statut social et avec l'urbanisation. Independamment de ces tendances particulieres, le tableau general met en évidence une connaissance tres repandue du latin dans le laicat polonais du quatorzieme siècle. En comparant ces resultats avec une analyse de meme type portant sur l'Angleterre du quatorzieme siecle, on obtient une confirmation de certaines de ces consta-tations, meme si la difference de contexte socio-lingustique se traduit dans le second pays par des differences dans les elements du modèle pris en particulier.
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Each Man's Ass is not Everybody's Ass: On an Important Item in 13th-Century Semantics
Author(s): Lambertus M. de Rijkpp.: 221–230 (10)More LessSUMMARYThe well-known controversy about the (supposed) difference between sen-tences such as "cuiuslibet hominis asinus currit" and "asinus cuiuslibet hominis currit" is delineated and discussed. It is argued that the issue involved is entirely focused on the question whether or not nouns (names), by their own nature (secundum propriam inventionem), refer to existing things alone. The different answers to this problem (by Bacon, William of Sherwood, and others against certain Parisian masters, among others) are placed within the general frame-work of medieval semantic thought.RÉSUMÉIl s'agit ici d'examiner la controverse bien connue au sujet de la difference entre des constructions comme "cuiuslibet hominis asinus currit" et "asinus cuiuslibet hominis currit". L'enjeu de cette controverse, nous montre l'auteur, est entierement centree sur la question de savoir si, oui ou non, les noms (denominations) ne se referent par nature {secundum propriam inventionem) qu'a des choses existantes. Les differentes reponses (de Bacon, Guillaume de Sherwood et d'autres, face a certains maitres parisiens, inter alios) sont ici replacees dans le cadre general de la semantique medievale.
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Functional Syntax in Medieval Europe
Author(s): Robert H. Robinspp.: 231–240 (10)More LessSUMMARYIn contrast to the fairly fully developed theories of phonological and morphological description achieved by classical antiquity, no general theory of syntax (sentence structure) was presented in the works of the classical grammarians such as Apollonius Dyscolus and Priscian, but rather a voluminous and detailed discussion of individual constructions in which words of different classes were involved. The creation and exposition of a general theory of sentence structure was a central part of the work of the late mediaeval speculative grammarians, and their identification of supposition (grammatical subject) and opposition (grammatical predicate) and the relation of compositio between them, together with other syntactic relations and the general relation of dependentia, provided a framework for the syntactic analysis of all the basic sentence patterns of Latin (and, by implication, of other languages). Though their system of syntactic analysis was not maintained by their successors, several key terms and concepts in syntax today are direct inheritances from mediaeval speculative grammar.RÉSUMÉEn regard des theories phonologiques et morphologiques assez bien develop-pees de l'antiquite classique, on ne trouve pas de theorie ge'nerale de la syntaxe (structure de la phrase) chez les grammairiens classiques tels Apollonius Dyscolus et Priscien, mais plutot une ample discussion detaillee des constructions indivi-duelles. La creation et la presentation d'une theorie ge'nerale de la structure de la phrase a ete au centre des preoccupations des grammairiens speculatifs de la fin du Moyen Age. Les notions de suppositum (sujet grammatical), de appositum (predicat grammatical) et de la relation qui existe entre les deux compositio ainsi que d'autres relations syntaxiques et la relation generate de dependentia ont fourni un cadre pour l'analyse syntaxique de toutes les structures des phrases de base du latin et,.de facon implicite, de d'autres langues. Bien que ces me'thodes d'analyse syntaxique n'aient pas ete retenues par la suite, plusieurs concepts de base et des expressions cles de la syntaxe contemporaine ont a leur source les travaux des grammariens speculatifs du Moyen Age.
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Richard Lavenham and the Cambridge Logic
Author(s): Paul Vincent Spadepp.: 241–247 (7)More LessSUMMARYThis paper argues that the 14th-century Oxford Carmelite Richard Lavenham was the author of the treatise De syncategorematibus that was used as a text-book in 15th-century Cambridge, a version of which was printed several times in the late 15th and early 16th centuries in the Libellus sophistarum ad usum Cantabrigiensium. The manuscript versions of this treatise differ significantly from one another and from the printed editions, so that the claim of Lavenham's authorship needs to be carefully considered. The evidence for this claim is described briefly. The identification of the De syncategorematibus in the Cambridge Libellus as Lavenham's provides the first real indication that Lavenham, whose works testify to the influence of other authors on logico-linguistic studies in late 14th-century Oxford, was himself not without influence as late as the early 16th century. On the other hand, the De syncategorematibus is not a very competent treatise, so that its inclusion as a textbook in the Libellus sophistarum is an indication of the decline of the logical study of language in England during this period. A brief analysis of the contents of the treatise supports this observation.RÉSUMÉRichard Lavenham,' carme oxonien du XlVe siecle, fut l'auteur du traite De syncategorematibus, utilise comme ouvrage de reference a Cambridge au XVe siecle et dont une version fut imprimee a plusieurs reprises a la fin du XVe et au debut du XVIe dans le Libellus sophistarum ad usum Cantabrigiensium — telle est la these du present article. D'un manuscrit a 'autre et des manuscrits aux editions imprimees, les divergences sont importantes: il faut donc proceder avec prudence pour affirmer la paternite de Lavenham. Le lecteur trouvera ici une breve presentation de ce qui etaie cette affirmation. Si le De syncategorematibus publie dans le Libellus de Cambridge est donc bien de Lavenham, nous avons pour la premiere fois une indication concrete que Lavenham, dont les ouvrages temoignent de l'influence de plusieurs autres auteurs sur les etudes logico-linguistiques a Oxford a la fin du XlVe siecle, ne fut pas lui-meme sans influence jusque vers le debut du XVIe siecle. D'un autre cote', le De syncategorematibus n'est pas un traite d'une tres grande competence: son admission en tant qu'ouvrage de reference dans le Libellus sophistarum est donc un indice du declin de l'e'tude logique du langage en Angleterre a cette epoque. Cette observation se confirme quand on analyse brievement le contenu du traité.
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William of Sherwood's Treatise on Obligations
Author(s): Eleonore Stumppp.: 249–264 (16)More LessSUMMARYThis paper investigates the nature and function of scholastic logical work on obligationes as they are presented in William of Sherwood's treatise on the subject. After a brief survey of contemporary discussion of obligationes, I explain the nature of an obligations disputation, as Sherwood presents it, and make some suggestions about the sources of and reasons for early scholastic interest in obligations. Taking into account various other 13th-century treatises on obligations, I analyze several sections of Sherwood's treatise in order to indicate what the purpose and function of obligations are in Sherwood's treatment of them. The paper concludes with a brief discussion of the relation between obligations and insolubilia.RÉSUMÉExaminer la nature et la fonction de l'oeuvre logique de la Scolastique relative aux obligationes, dans la présentation que fait de celles-ci le traité de Guillaume de Sherwood, tel est l'objet du présent article. Après un survol des discussions de l'époque à propos des obligationes, j'explique la nature d'une 'disputation' sur les obligations, telle que la présente Sherwood, et je propose quelques suggestions sur les sources et les raisons de l'intérêt porté aux obligations par la Scolastique naissante. Tenant compte de divers autres traités du XIIIe siècle sur les obligations, j'analyse plusieurs sections du traité de Sherwood, afin de mettre en lumière quel but et quelle fonction l'auteur attribue aux obligations dans l'étude qu'il en fait. L'article se termine par une brève discussion du rapport existant entre obligationes et insolubilia.
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