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Lingvisticæ Investigationes - Volume 47, Issue 2, 2024
Volume 47, Issue 2, 2024
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Flou, vague et sous-détermination dans la référence
Author(s): Laure Gardelle and Frédéric Landraginpp.: 143–153 (11)More LessAbstraiteLa majorité des expressions référentielles, dans leur situation d’emploi, permettent l’identification précise d’un référent. D’autres, par exemple les pronoms anaphoriques quand plusieurs antécédents sont envisageables, conduisent à une ambiguïté, c’est-à-dire à des alternatives clairement identifiées parmi lesquelles un choix reste à effectuer. Il existe d’autres cas encore — et c’est ceux-là qui nous intéressent — où l’on ne sait pas très bien quel(s) référent(s) sont réellement impliqués dans l’acte de référence. Ceci concerne, entre autres, les phénomènes suivants, qualifiés parfois de flous, vagues, ou sous-déterminés : références plurielles, référents évolutifs, pronoms impersonnels humains. En tant qu’article introductif au numéro, nous présentons ici, après quelques rappels terminologiques, un panorama des phénomènes de flou référentiel.
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Tout le monde
Author(s): Catherine Schnedeckerpp.: 154–178 (25)More LessRésuméL’objectif de cet article est d’apporter sur la locution pronominale indéfinie tout le monde des éclairages nouveaux, absents des grammaires usuelles. À partir de la construction morphologique de la locution, on montre son originalité au sein des divers paradigmes structurant les pronoms indéfinis en précisant ses liens avec les notions de quantification et de partitivité et de collectif de manière à mieux cerner la saisie référentielle qu’elle opère. Celle-ci est largement conditionnée par le contexte qui, par divers indices linguistiques, module l’extension de l’ensemble qu’elle vise. Enfin, sur la base de corpus oraux et écrits, on fait valoir ses spécificités par rapport aux pronoms qui lui sont prêtés comme synonymes (notamment tout un chacun).
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Étude comparative des constructions à “agent” sous-déterminé en français
Author(s): Laure Anne Johnsenpp.: 179–201 (23)More LessRésuméCet article vise à comparer trois structures qui servent à exprimer en français un procès dont l’“agent” est sous-déterminé : (1) ils V (ils ont construit le groupe scolaire), (2) le passif court (le groupe scolaire a été construit) (3) on V (on a construit le groupe scolaire). Reposant sur un corpus d’exemples principalement tirés de l’oral, l’analyse examine les contextes où les trois procédés entrent en concurrence et s’efforce de faire ressortir les spécificités de chacun. Sur le plan sémantique, les agents impliqués présentent des différences sur les traits du nombre, d’humanité et d’inclusion du locuteur. À ces distinctions s’ajoutent, selon la construction, des manières contrastées d’envisager le procès, au niveau de l’aspect et de la structure actantielle.
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Les références floues en Gbaya (R.C.A.)
Author(s): Paulette Roulon-Dokopp.: 202–221 (20)More LessRésuméLe gbaya, langue oubanguienne (Niger-Congo) de République Centrafricaine, est une langue isolante à faible morphologie uniquement transmise oralement. Tandis que la référence floue consiste, pour les inanimés, en l’emploi du terme mɔ̀ « chose » et de façon plus rare de verbes à sujet nul, elle utilise, pour les humains, un pronom impersonnel dédié ʔéí imps à valeur générique, dont les spécificités syntaxiques sont présentées. Ce dernier peut être en concurrence avec les pronoms personnels de deuxième personne du singulier et troisième personne du pluriel, dont l’emploi impersonnel est toujours combiné à un trait d’inclusivité ou d’exclusivité. L’examen de l’emploi de ces divers morphèmes en fonction des types de production (proverbes, devinettes, contes, recettes de cuisine ou remèdes) permet de saisir ce qui motive les choix effectués.
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JE et ON dans le discours de soignants
Author(s): Nizha Chatar-Moumni, Caroline Lachet and Audrey Roigpp.: 222–245 (24)More LessRésuméLes structures agentives en JE et ON relevées dans le corpus AS2-HP (corpus de paroles de soignants) font référence à des groupes de personnes de tailles variées, allant de l’unité (principalement représentée par JE) à la pluralité interne (spécifique à ON), voire à la totalité dans le cas des emplois génériques. Par le questionnement des notions d’indéfinitude, d’agentivité collective et de perception massive, cet article met au jour un continuum organisant le rapport « agent — action », variable selon le pronom utilisé dans la structure agentive : celles en ON seul rendent le prédicat d’événement plus saillant que l’énonciateur. Ce dernier, qui renvoie toujours à un collectif de soignants dans ce corpus, entend mettre en évidence l’action et non tant les personnes qui l’ont réalisée. À l’inverse, l’agentivité en NOUS ON met en valeur l’énonciateur : le sujet se présente alors sous la forme d’une classe, qui prime sur le prédicat d’événement. À mi-chemin entre ces deux extrémités du gradient, se trouvent les structures agentives en JE, où agent et action sont parfaitement égaux : l’agent assume totalement son action et cela, à titre individuel.
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Quel rôle discursif donner à un marqueur de référence floue ?
Author(s): Gilles Col, Marion Fossard, Mélanie Sandoz, Amélie M. Achim and Dominique Knutsenpp.: 246–271 (26)More LessRésuméDans un corpus de dialogues narratifs, nous montrons que l’utilisation de « on » ne vise pas à définir une référence claire et précise, mais plutôt à partager un point de vue et à introduire des entités sur la scène verbale : « on » sert à rendre saillants les entités et les événements narrés tout en effaçant la source narrative, créant ainsi un flou référentiel dynamique et évolutif. Cette observation relativise la catégorisation habituelle de « on » comme « indéfini », et souligne plutôt son rôle essentiel dans la structuration de la narration dans un contexte de dialogue direct. Nos résultats révèlent ainsi la contribution de « on » à la cohérence et la cohésion du discours.
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Suspendre la référence
Author(s): Luca Pallantipp.: 272–294 (23)More LessRésuméLa littérature beckettienne permet d’interroger les limites de l’intelligibilité textuelle à travers des choix stylistiques que l’on pourrait considérer comme extrêmes. Dans cet article, nous étudierons comment un usage à l’apparence ambigu des pronoms personnels et démonstratifs peut répondre à une stylistique du flou référentiel, à son tour au service d’une philosophie et d’une poétique de l’indéterminé. À partir d’une analyse fine des cas de référence floue dans l’incipit du roman L’Innommable de Beckett, nous expliciterons comment l’auteur irlandais a eu recours aux pronoms démonstratifs flous pour retarder et donc suspendre un antécédent qui ne peut pas être nommé, et donc identifié, pour plusieurs raisons. Cette étude explorera les frontières de la référence pour ouvrir des pistes d’interprétation pour les référents flous, qu’il s’agisse de textes littéraires ou artistiques, mais aussi pour d’autres types de textes.
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Référence indéfinie et (im)prédictibilité discursive
Author(s): Georgeta Cislarupp.: 295–314 (20)More LessRésuméL’article interroge le potentiel interprétatif et le fonctionnement discursif d’une série de slogans comportant au moins un élément à référence vague ou indéfinie, à l’instar de « Ensemble, tout devient possible ». Se situant dans une perspective de traitement incrémental qui reconnaît l’impact des attentes sur l’interprétation, l’étude exploite les résultats d’une enquête pour observer l’évolution de l’interprétation des énoncés en fonction des informations périphériques disponibles et donc de la capacité de reconstituer des modèles situationnels valides ainsi que d’identifier et d’exploiter le terrain commun. Les résultats de l’étude mettent en évidence l’importance de la contextualisation dans l’interprétation, bien que celle-ci ne conduise pas à résoudre entièrement l’indétermination. La référence indéfinie reste cependant opérationnelle et pragmatiquement pertinente parce qu’elle est partie-prenante de la visée pragmatique persuasive de ce type d’énoncés. Mais, paradoxalement, ce n’est pas l’énoncé du slogan qui produit de l’adhésion, c’est l’adhésion, ou du moins la compréhension de l’attente d’adhésion, qui sous-tend l’interprétation de l’énoncé.
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Go home (6 Jan 2021)
Author(s): Esme Winter-Froemelpp.: 315–348 (34)More LessAbstractThe imperative go home represents a prominent part of a video message sent to the armed assaulters on Capitol Hill by the then-President of the United States on 6 January 2021 via Twitter. The paper aims to investigate to what extent this expression can be read as an ambiguous dog-whistle, and how an additional interpretation beyond the conventional meaning ‘return to your private homes’ can be justified. It is precisely the hidden nature of the potential additional message that illustrates a general issue of ambiguity research and pragmatics, i.e., the question of how plausible utterance meanings can be identified. To approach these questions, the paper focuses on the general communicative setting, prior communication between Trump and his supporters, and on linguistic features of the message (personal reference and semantic frames). Different types of interpretative openness are discussed to refine the analyses, and a broad approach to ambiguity is adopted that includes interpretations that are not (yet) conventionalised. The final part of the paper argues that the simultaneous orientation to multiple addressee groups represents a key feature of Trump’s message, which is reflected by a coexistence of different speaker instances. Comparing the example to classical examples of dog whistles, it will be classified as an accomplice whistle. The case study highlights the importance of multiple addressing in media-based communication, and the potential of linking ambiguity research and multiple addressing, considering different addressee groups with potentially strongly diverging backgrounds, interests, and modalities of interpretation.
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‘The point is, what is the point?’
Author(s): Florine Berthepp.: 349–371 (23)More LessAbstractThis paper investigates vague cataphoric reference with shell nouns in the the-N-is construction (e.g. the point is). It highlights the ties between the construction, which is sometimes analysed as a specfticational copular sentence, shell nouns, which function to some extent like pronouns, and reference. Using a corpus of spoken British English, it shows that referent identification is however not always achieved with this construction and puts forward several contextual that contribute to the vague reference for the shell noun, such as the form and complexity of the shell content or the larger context. The article finally offers interactional perspectives and shows that speakers can use the construction with its vague cataphoric potential as turn-taking or floor-holding device.
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Le flou référentiel dans l’attribution du contenu des noms sous-spécifiés
Author(s): Anaïs Vajnovszkipp.: 372–396 (25)More LessRésuméLes noms sous-spécifiés (Nss) sont des noms abstraits comme problème ou solution, utilisés pour faire référence à une portion de texte (Schmid, 2000). Ils permettent donc la manipulation de concepts en discours, mais parfois leur référent est difficilement identifiable / absent : l’encapsulation est alors floue. Notre objectif est de décrire une série d’exemples d’encapsulation floue. Nous exploiterons pour cela la classification modale des Nss (Adler et Legallois, 2018 ; Legallois & Vajnovszki, 2021), selon laquelle chaque Nss appartient à une classe modale. L’interaction entre plusieurs Nss notamment permettra d’expliquer les mécanismes de cette encapsulation et comment le lecteur réussit finalement à identifier / reconstituer le contenu du Nss. Nous analyserons pour ce faire des phrases extraites de textes écrits et oraux en français et en roumain contemporains.
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